Le 30 novembre, le gouvernement fédéral a mis à jour sa prévision budgétaire: 381,6 milliards de déficit pour 2020, ce qui représente 38,4 milliards de plus que prévu en juillet dernier. La dette nette (dette - actifs) sera donc de 1107,4 milliards, soit 50,7% du PIB. Une vitesse de croissance qui devient de plus en plus préoccupante. Dans cet article, je m’intéresse à l’après crise, c’est-à-dire de quelle façon les gouvernements pourraient gérer leur dette. Quels seront les conséquences sur les investisseurs, les épargnants et comment est-il possible de bénéficier de ces mesures.
Avant de plonger dans le vif du sujet, je tiens à spécifier que les chiffres annoncés le 8 juillet sont des estimés et ils seront sans doute complètement différents. Le PIB a considérablement chuté, donc, moins le pays génère de richesse, plus les revenus de l’État diminuent. Du coup, le déficit s’accentue. Personne ne sait à quel niveau le PIB se situera dans un an ou si des mesures supplémentaires pour le support de l’économie seront nécessaires.
LE DÉFICIT: PAS TOUJOURS MAUVAIS!
Tel qu’illustré en détail dans LE CHOC DÉFLATIONNISTE, le niveau de la dette Canadienne et Américaine n’est pas alarmant (pour le moment), bien que la croissance de la dette se soit accélérée ces derniers mois. Cela dit, un déficit n’est pas toujours une mauvaise chose! En effet, tout dépend de quelle façon l’argent de l’état est investi. Par exemple, si le déficit budgétaire sert à investir massivement en recherche et développement, robotique, intelligence artificielle, exploration spatiale et j’en passe, il est certain que de nouvelles technologies et de nouvelles entreprises émergeront face à de tels investissements. Du coup, de nouveaux revenus pour l’État seraient générés, dûs à ses parts de participation dans ces nouvelles entreprises. De plus, de nombreux emplois de qualité seraient créés, générant des revenus fiscaux additionnels.
Par contre, utiliser le déficit pour offrir un programme d’initiation au revenu minimum garanti sous le nom de Prestation Canadienne d’Urgence (PCU) ne génère pas de grandes retombées à long terme. Comprenez-moi bien, cette aide est nécessaire présentement, mais sur le long terme, ça ne stimulera pas de croissance économique significative ni de revenu supplémentaire pour l’État.
Que le déficit soit adéquat ou non, cela importe peu. Dans le monde de la politique, il n’a jamais été question de prendre les bonnes décisions, mais plutôt, de prendre les décisions populaires. (Un phénomène qui devient problématique lorsque l’on constate que les électeurs sont financièrement peu éduqués). Du coup, puisque l’équilibre budgétaire est très en vogue auprès de ceux-ci, je prends pour acquis que des actions seront prises dans l’avenir pour réduire le déficit et alléger le fardeau de la dette.
LES QUATRE OPTIONS
En ce qui concerne la réduction du déficit, la plupart des gens connaissent les méthodes classiques pour y arriver: coupure dans les dépenses (austérité) et hausse des impôts sur le revenu. S’ajoute à ça la méthode décrite précédemment, consistant à augmenter les revenus de l’état (PIB) par le biais d’investissements adéquats.
Je m’intéresse ici au quatrième outil à la disposition de nos acteurs politiques, celui-ci est beaucoup moins connu et très mal compris par la masse. Il s’opère de façon discrète sans que la population en soit réellement consciente. C’est pourquoi il jouera un rôle clé dans l’allègement du fardeau de la dette. Je parle ici de:
L’INFLATION.
L’inflation est un phénomène économique qui consiste en la perte de pouvoir d’achat d’une devise en raison de sa dépréciation. Celle-ci s’observe par la hausse généralisée des prix des biens et services.
« En quoi ça vient réduire la dette? »
Imaginons ce scénario:
Richard a une épargne de 100 000$.
Daniel a un prêt étudiant de 100 000$ dont il ne paie que les intérêts.
Les acteurs politiques décident d’orchestrer une inflation annuelle de 3% pendant 5 ans.
En supposant qu’ils atteignent leur cible d’inflation, au bout de 5 ans, le montant nominal de l’épargne de Richard sera toujours de 100 000$ et Daniel aura encore une dette de 100 000$. Cependant l’inflation cumulée de 3% pendant les 5 années aura réduit le pouvoir d’achat de l’épargne de Richard à 85 873$ en termes réels. Le poids de la dette de Daniel, quant à elle, aura diminué à la même échelle. Autrement dit, la dette de Daniel sera réduite de plus de 14%, tout comme le pouvoir d’achat de Richard. On peut facilement faire un parallèle entre la dette de Daniel et la dette fédérale puisque les mêmes principes sont à l’oeuvre.
Telle que mentionnée en introduction, la dette nette prévue en 2020 s’élèvera à 1107 milliards de dollars. Imaginez un instant que l’on puisse convertir cette dette dans la devise de notre choix. Au moment où j’écris ces lignes, un dollar Canadien vaut près de 15,5 pesos mexicains. Donc un peso a un pouvoir d’achat 15,5 fois inférieur à un dollar Canadien. Vous conviendrez avec moi qu’une dette fédérale de 1107 milliards de dollars et une dette de 1107 milliards de pesos, ça n’a pas la même valeur! Et bien, en dévaluant notre devise, c’est exactement le même effet qui se produit. La dette perd de la valeur et la hausse du coût des biens contre lesquels nous échangeons notre monnaie en est la résultante.
Tout comme le prêt étudiant de Daniel, le fardeau de la dette fédérale est réduite à la même cadence que la dépréciation de la devise. Donc, si nos acteurs politiques implantent une inflation de 3% pendant 5 ans (en supposant qu’ils réussissent avec succès à générer cette inflation), la première année, la dette perdra 33,2 milliards de valeur pour s’établir à 1074 milliards et au bout de 5 ans elle ne vaut plus que 951 milliards soit 156 milliards de moins. Tout cela, sans qu’un seul dollar n’ait été réellement versé en remboursement.
L’INFLATION: LE SAINT-GRAAL DES GOUVERNEMENTS
L’inflation comporte plusieurs avantages pour les gouvernements. Voici quelques exemples démontrant pourquoi les acteurs politiques feront tout pour tenter de l’obtenir.
L’illusion monétaire
L’inflation passe majoritairement inaperçue. En effet, la plupart des gens s’offusqueraient si on leur imposait un gel de salaire et ce, même si l’inflation est de 0%. Cependant, tout le monde accepte aisément une augmentation salariale de 2% alors que l’inflation est de 3%. Cela s’explique par le fait que cette dernière passe quasi inaperçue, c’est pourquoi la majorité de la population ne la tient pas en compte. Pourtant, dans le premier scénario, une personne gagnant 25$/heure voit son salaire réel rester le même. Dans le second scénario, la même personne voit son salaire nominal augmenter à 25.50, mais après inflation, son revenu réel est réduit à 24,73$. Voilà l’effet de l’illusion monétaire.
Nous pouvons également observer l’impact de l’illusion monétaire chez les détenteurs d’actifs. Lorsque l’on déprécie une devise, l’ensemble des biens contre lesquels on l’échange augmentent en prix. Supposons qu’un immeuble à revenu a une valeur de 500 000$ et que le dollar est déprécié de 5%. L’immeuble verra son prix augmenter à 525 000$ puisqu’il faudra davantage de dollars dévalués pour acheter la même propriété. Le propriétaire se sentira plus riche, mais en réalité, il aura seulement conservé son pouvoir d’achat dans un environnement inflationniste.
Maintenant, si le propriétaire souhaite vendre son immeuble, il devra payer de l’impôt sur le gain en capital de 25 000$. Cependant, le 25 000$ dont il est question ne représente pas une appréciation réelle de l’immeuble, mais simplement le contre-balancement de la dépréciation du dollar. Du coup, l’impact fiscal sur le gain en capital est foncièrement injuste pour l’investisseur. L’impôt qu’il devra payer aura un effet appauvrissant pour ce dernier puisqu’il n’aura pas réellement généré de profit. L’inflation quant à elle, est belle et bien réelle.
En résumé, l’inflation provoque une augmentation des revenus fiscaux pour l’État: La hausse des prix des biens et services augmente le montant nominal perçu en taxes à la consommation. De plus, la hausse des salaires ajoutée à la montée du prix des actifs a pour effet d’augmenter les revenus perçus en impôt. C’est ainsi que la dette publique perd graduellement de la valeur, grâce à la taxe cachée qu’est l’inflation.
L’inflation est économiquement stimulante
Telle est la perception de plusieurs hommes et femmes politiques ainsi qu’économistes. L’inflation transfère l’argent de l’épargnant vers les débiteurs. À titre d’exemple: Pierre n’adhère pas à la philosophie d’épargne, il cumule plus de 100 000$ en dettes de consommation (cartes de crédit, prêt auto, etc…) « Juste une vie à vivre! » Répète-t-il. Il est cependant vulnérable financièrement et peine à faire ses paiements à temps.
Supposons qu’un gouvernement socialiste propose de confisquer 15 000$ de l’épargne de Richard via une taxe sur l’épargne pour la donner à Pierre et ainsi lui sortir la tête de l’eau. Résultat: Richard ne possède plus que 85 000$ en épargne et Pierre a un passif de 85 000$ ce qui lui donne une marge de manoeuvre de 15 000$ qu’il pourra à nouveau dépenser sur des biens de consommation.
Le scénario décrit ci-dessus est stimulant économiquement dans le sens où Pierre a une propension marginale à consommer supérieure à celle de Richard. Dit autrement, Pierre alloue une portion plus élevée de son revenu à la consommation, alors que Richard dédie une partie plus importante à l’épargne. Ainsi, la consommation de Pierre sera plus stimulante économiquement. Toutefois, une telle politique de confiscation est très mal vue puisqu’elle est injuste pour l’épargnant.
Maintenant, si le même gouvernement en collaboration avec la banque centrale instaurent une inflation de 3% pendant 5 ans, à la fin de cette période, l’épargne de Richard ne vaudra plus que 85 000$ alors que le fardeau de la dette de Pierre sera réduite du même montant, une dette valant dorénavant 85 000$. Le résultat est le même que la confiscation décrite dans le scénario précédent mais celui-ci est socialement accepté puisqu’il s’opère dans la plus grande discrétion.
LA BÊTE NOIRE DES GOUVERNEMENTS
Inutile de parler longuement de la déflation. Celle-ci ne présente que des désavantages pour les gouvernements. Au contraire de l’inflation, la déflation comporte une hausse de revenu réel que les acteurs politiques ne peuvent pas taxer. En effet, un travailleur gagnant 30$/heure alors que le pays connait une déflation annuelle de 2%, voit son salaire réel augmenter à 30,60$ en raison de l’augmentation de son pouvoir d’achat. Cette hausse de revenu non imposable représente donc une perte financière pour les gouvernements. Le prix des biens et services en sont réduits et les revenus de l’État également. Ainsi, le poids de la dette augmente.
COMMENT SE PRÉMUNIR CONTRE LA DÉPRÉCIATION DE LA DEVISE
Dans son ouvrage Road to ruin (En route vers la faillite), James Rickards fait état de trois grandes catégories de richesse: les secteurs primaire, secondaire et tertiaire.
Dans le secteur primaire, nous y retrouvons les actifs liés aux ressources naturelles non transformées: le secteur minier, le poisson (pêche), les terres, les forêts, etc.
Dans le secteur secondaire, nous y trouvons les biens créés par l’agriculture et l’industrie tels que l’énergie, l’immobilier et l’alimentaire.
Le secteur tertiaire quant à lui représente tous les actifs papiers et non tangibles tels que les fonds mutuels, fonds négociés en bourse, les titres de dettes (obligations) et les dérivés pour ne nommer que ceux-ci.
Vous pouvez donc détenir les droits d’extraction d’un puit de pétrole sans toutefois être propriétaire de la terre sur laquelle l’exploitation pétrolière s’effectue. Dans ce cas, vous détenez une richesse appartenant au secteur secondaire alors que le propriétaire de la terre a une richesse liée au secteur primaire.
Selon James Rickards, tout ce qu’on peut toucher et voir (secteur primaire et secondaire) présente la meilleure défense contre les soubresauts économiques. On ne peut pas les confisquer et contrairement au secteur tertiaire, ils ne comportent aucune contrepartie. En effet, la valeur de vos actifs appartenant aux deux premiers secteurs ne dépendent pas de la capacité d’une autre personne à honorer ses engagements, telles que la solvabilité d’un débiteur, d’une entreprise ou encore la stabilité d’une devise. Une terre, tout comme un lingot d’or, ils sont là, point.
Pas étonnant que les plus grandes fortunes comportent d’importantes allocations aux secteurs primaire et secondaire.
« Ouin mais Warren Buffett investit seulement dans le papier lui? »
Voilà une fausse croyance couramment véhiculée, pourtant, Buffett possède des chemins de fer ainsi que des sociétés exploitant des matières premières comme le pétrole et le gaz naturel. De plus, une nouvelle récente a créé une onde de choc dans le milieu de la finance: la société dirigée par Buffett a récemment acheté une part de 600 millions de dollars de la société minière Barrick Gold.
Après des années à avoir parlé contre l’or, le voilà qu’il fait un GROS pari haussier sur le métal jaune. En effet, les sociétés minières sont beaucoup plus volatiles que l’or lui-même. Donc si l’or monte, les minières montent encore plus et vice versa. Cela s’explique par la façon dont le marché valorise une société par rapport a ses bénéfices. À chaque fois que l’or s’apprécie, les bénéfices de la société qui l’exploite augmentent, il est alors fréquent de voir la valeur d’une société minière fluctuer 3, 4 fois plus que la hausse de ses bénéfices nets. La même règle s’applique lors d’une baisse des cours. Donc, parier sur une société minière, c’est comme parier sur l’or, avec effet de levier.
Cette histoire prouve une fois de plus qu’il faut porter attention à ce que les gens font, pas à ce qu’ils disent. L’oracle d’Omaha possède de nombreuses richesses appartenant aux secteurs primaire et secondaire, la bourse n’est que le véhicule dont il se sert pour les acquérir. Pour en lire davantage sur la stratégie de Buffett référez-vous au SECRET DE L'ORACLE.
LE TANGIBLE
Pour ma part, j’aime particulièrement les actifs que je peux toucher et voir. Prenez un immeuble en exemple, le prix des loyers suivra normalement le pouvoir d’achat de la devise. Du coup, plus le dollar sera dévalué, plus les loyers seront chers. De cette façon, l’investisseur immobilier verra son surplus de trésorerie (cashflow) protégé de l’inflation. L’immeuble quant à lui devrait également prendre de la valeur au même rythme que la devise se déprécie. De cette façon, l’inflation joue en faveur de l’investisseur immobilier pour qu’elle réduit le poids de son passif hypothécaire.
Il faut toutefois faire attention à l’illusion monétaire! Combien de gens ont acheté une maison il y a de ça 30 ans pour une fraction du prix qu’ils peuvent la vendre aujourd’hui? Une maison achetée 100 000$ il y a 30 ans peut aisément valoir 400 000$ maintenant. Si vous résidez au Québec, vous avez droit à l’exemption d’impôt sur le gain en capital lors de la vente de votre résidence principale. Cependant si vous détenez une maison secondaire ou un immeuble à revenu, 50% du gain en capital de ce dernier sera imposé le jour de sa revente. Mais qui tient en compte l’inflation dans le calcul? Une portion de la prise de valeur de votre bien immobilier est attribuable à la perte de pouvoir d’achat du dollar.
Le système dans lequel nous vivons encourage les gouvernements à déprécier la devise puisqu’elle permet de collecter de l’impôt sur une plus-value fictive. Ironiquement, les gens s’en réjouissent car ils se sentent plus riches….
La philosophie de l’accumulation d’actifs pour la passation de génération en génération est adéquate dans ce monde. Des stratégies fiscales peuvent être mises en place pour le faire sans être fiscalement pénalisé par l’inflation.
TRUMP ET LE GROS BON SENS
Avant les élections, Donald Trump se préparait à modifier les règles du jeu. C’est normal si vous n’en avez pas entendu parler puisque ses bons coups sont rarement rapportés médiatiquement. Dans une nouvelle réforme fiscale, Trump souhaitait faire cesser cet impôt pénalisant en indexant le gain en capital à l’inflation.
« Qu’est-ce que ça veut dire? »
Ça signifie que « mon’oncle Jules » qui a acheté un duplex en 1990 au prix de 100 000$ et qui le revend aujourd’hui 400 000$, ne se ferait pas imposer sur une base de 300 000$, mais en corrigeant son gain en capital selon l’inflation depuis l’acquisition de l’immeuble. Dans le cas d’une inflation moyenne de 2% pendant 30 ans par exemple, on considérerait une appréciation de 81 136$ causée par la dépréciation de la devise et seulement 218 000$ en plus-value réelle dont 50% est imposable. Les mêmes règles s’appliquent aux investisseurs boursiers. Pour lire l’article complet (en anglais), C’EST ICI.
LES PERDANTS
Parmi les perdants, nous trouvons évidemment les épargnants dont leur pouvoir d’achat s’érode avec l’inflation, également les détenteurs d’assurance vie, les percepteurs de prestations de vieillesse ou de retraite non indexées. Je pourrais également ajouter à cette liste les victimes de l’illusion monétaire telle que décrite plus haut.
Peter Shift, un des rares économistes à avoir prédit l’éclatement de la bulle immobilière en 2007 met de l’avant son analyse dans le podcast suivant. Selon lui, le ralentissement économique auquel on fait face sera complètement compensé par la dévaluation monétaire. Cela signifie que l’effet déflationniste de la diminution de l’investissement et de la consommation serait masqué par un dollar plus faible. Concrètement, ce que Shift tente d’expliquer, c’est que la valeur réelle de votre maison ou de vos placements (inflation corrigée) pourrait diminuer. Cependant, puisque la devise serait dévaluée plus rapidement encore, le prix de vos actifs augmenterait, mais moins rapidement que la dégradation du dollar. Au final, votre pouvoir d’achat s’érode.
Shift fait également une analogie intéressante, il compare deux voitures qui reculent côte-à-côte. La première, qui représente les actifs financiers, recule lentement et la deuxième, qui représente le dollar, recule plus rapidement. Maintenant, si vous êtes assis dans la première voiture et que vous regardez la seconde, vous aurez l’impression d’avancer puisque cette dernière recule plus rapidement, mais pourtant vous reculez également, tout comme votre pouvoir d’achat. L’effet du recul rapide du dollar nous donne l’impression que nos actifs prennent de la valeur puisqu’ils augmentent en prix, c’est pourtant une illusion.
Combien coûtera alors une miche de pain?
Toujours selon Peter Shift, lorsqu’on suit son analyse, l’ensemble des actifs financiers subiraient une baisse de prix lorsqu’on les mesure à l’or. L’or représente la devise ultime puisqu’elle ne peut être imprimée. Donc si on ajoutait une troisième voiture représentant l’or, cette dernière avancerait exactement à la même vitesse que la voiture dollar recule. Il pourrait y avoir des accélérations et ralentissements dus à la spéculation, mais sur le long terme, sa vitesse moyenne égalerait celle du dollar, mais en sens contraire.
Sa conclusion: Les actifs financiers perdraient de la valeur lorsqu’on les mesure en or, tandis que mesurés en dollars, ceux-ci s’apprécieraient étant donné la dépréciation de la devise. Du coup, les investisseurs qui sont exposés à l’or, verraient leur pouvoir d’achat augmenter. La tendance des deux dernières années lui donne raison tel que l'illustre le graphique suivant. Pendant que le Dow Jones établi de nouveaux sommets, le ratio entre le Dow (indicateur boursier) et l'or est en constante baisse. C'est-à-dire que votre pouvoir d'achat boursier (en or) augmente constamment depuis 2 ans. La ligne rouge représente la résistance qui a été testée de nouveau le 29 novembre dernier. Les prochains jours seront déterminants à savoir si la tendance baissière persiste ou s'inverse.
Mot de la fin
Pour résumer le tout, l’inflation joue un rôle clé et efficace pour un retour à l’équilibre budgétaire. Étant donné ces conséquences vicieuses pour l’épargnant, ainsi que pour l’investisseur non avisé, il ne faut pas s’étonner que cette mesure soit très peu ébruitée.
Cela dit, certains facteurs demeurent incertains en ce qui a trait à l’atteinte des cibles d’inflation. Les banques centrales impriment de l’argent, ce qui augmente les liquidités dans le système financier, principalement les réserves bancaires. On peut rapidement voir l’effet de ces stimuli sur les actifs financiers. Cependant, pour se traduire en inflation généralisée du prix des biens de consommation, les banques doivent prêter cet argent nouvellement imprimé à quelqu’un qui veut bien prendre la dette supplémentaire. C’est ici que l’incertitude plane puisque ceci relève davantage d’un comportement et non d’une politique monétaire. Si ce n’est pas le cas, l’argent créé par les banques centrales reste l’otage des réserves bancaires et n’est jamais injecté dans la masse monétaire (M2).
Il est évident que les acteurs politiques feront tout en leur pouvoir pour obtenir l’inflation tant désirée. La Réserve Fédérale américaine a d’ailleurs mentionné ne plus avoir un objectif fixe d’inflation de 2% mais plutôt cibler une « moyenne à long terme de 2% ». La différence est significative puisqu’elle ouvre la porte à une inflation de 3%, 4% ou même plus, tant que sur le long terme, la moyenne s’établisse près de 2%. L’impact est potentiellement majeur pour tous ceux qui ne la tiendront pas en compte. À vous de vous positionner pour en bénéficier ou alors d’en être la victime.
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Jean-François Gouin